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COVID-19 : estimation des soins non effectués dans les hôpitaux pendant les 1re, 2e et 3e vagues

02-12-2021

Pour estimer l'impact de la COVID-19 sur les soins dispensés dans les hôpitaux, l’Unité Audit Hôpitaux (une collaboration entre l'INAMI, le SPF Santé publique et l’AFMPS) a réalisé régulièrement des audits à la demande du "Hospital & Transport Surge Capacity Committee". Les rapports se concentrent sur le retard accumulé dans les soins et sur le temps de rattrapage. Sur base de ces rapports, des points d'action peuvent être définis dans le futur.
Pour la période COVID-19 de mars 2020 à mai 2021 inclus, nous constatons des retards pendant les 1re, 2e et 3e vagues, et des mouvements de rattrapage entre les vagues avec un pic absolu en mars 2021.

Sur cette page :

Qu’avons-nous étudié ?

Pour estimer les soins en retard en chirurgie, nous avons comparé le nombre de prestations effectuées pendant la pandémie avec celles des années précédentes (2018-2019).
Nous distinguons 3 types de soins :

  • Les soins essentiels : tout report peut entraîner des dommages importants pour la santé du patient.
  • Les soins non essentiels : un report de ces soins entraîne des dommages très limités ou n’entraîne pas de dommage pour la santé du patient.
  • Les soins mixtes : selon le contexte, ces soins peuvent être essentiels ou non essentiels.



Nombre de prestations chirurgicales réalisées pendant la période COVID-19 de mars 2020 à mai 2021 inclus par rapport aux années de référence 2018-2019.

Nous avons également étudié en détail l'ampleur des retards accumulés par discipline pour la chirurgie, la médecine interne et la psychiatrie. Retrouvez ces chiffres détaillés dans le rapport complet.

Les hôpitaux se concentrent sur la COVID-19 pendant les 1re et 2e vagues

Pendant la 1re vague (avril 2020), par rapport aux années précédant la COVID-19 :

  • Les prestations chirurgicales essentielles ont fortement diminué, seulement 56% ont été effectuées.
  • À peine 6% des prestations chirurgicales non essentielles ont été effectuées.

Au cours de l'été 2020, les hôpitaux ont légèrement rattrapé leur retard.

Pendant la 2e vague (novembre 2020), par rapport à la situation normale :

  • 80 % des prestations chirurgicales essentielles ont été effectuées,
  • 33% des prestations chirurgicales non essentielles ont été effectuées.

Un mouvement de rattrapage après la 2e vague

À partir de décembre 2020 et jusqu’en mars 2021 inclus, nous constatons un mouvement de rattrapage. Au pic de mars 2021, par rapport aux années précédant la COVID-19 :

  • 118% des prestations chirurgicales essentielles ont été effectuées,
  • 127% des prestations chirurgicales non essentielles ont été effectuées.

Ce mouvement de rattrapage est bien plus important qu’après la 1re vague.

Le retard augmente à nouveau pendant la 3e vague

Pendant la 3e vague (avril-mai 2021), ce mouvement de rattrapage stagne et les retards augmentent à nouveau.

En chirurgie
Par rapport aux années de référence :

  • 83% des prestations essentielles ont été effectuées,
  • 89% des prestations non essentielles ont encore été effectuées.

Des analyses similaires montrent qu’à la fin mai, la plupart des disciplines ont un retard accumulé de 10 à 15% de leur "production annuelle normale". Nous constatons les plus grands retards suivants :

  • en chirurgie vasculaire : 28%
  • en chirurgie oto-rhino-laryngologique : 40%

Ces deux disciplines en particulier présentent des retards importants dans les soins et ne montrent pas encore de tendance de rattrapage. Ces estimations incluent certaines prestations qui sont connues pour leur surutilisation. Cela signifie que toutes les prestations ne doivent pas être rattrapées.  En général, les indications et les priorités médicales ont été strictement appliquées.

En médecine interne
Les grands retards accumulés se situent en pneumologie (21% fin mai) et en gériatrie (20% fin mai), et nous ne constatons aucun mouvement de rattrapage.
Les retards en gastro-entérologie (11% fin mai) et en neurologie (9% fin mai) diminuent.
Nous constatons des éléments positifs : le rattrapage presque complet du retard en cardiologie (3 % fin mai) et l'absence de retard en oncologie d'après nos données.

En psychiatrie
Des tendances similaires sont constatées dans les hôpitaux aigus et psychiatriques. À partir de décembre 2020, les retards diminuent généralement mais stagnent pendant la 3e vague.
Le retard au niveau des honoraires de surveillance en psychiatrie adulte se situe entre 5 et 9%. En pédopsychiatrie, à la fin mai, nous constatons un nombre similaire ou supérieur de prestations par rapport à la période précédant la pandémie.  
Le nombre de consultations psychiatriques dans les hôpitaux aigus (soutien d'autres services) accuse un retard de 19% sans mouvement de rattrapage.

Quels sont les temps de rattrapage ?

Nous estimons qu'il faut :

  • 1,2 ans pour rattraper toutes les prestations chirurgicales essentielles et mixtes,
  • 4,6 ans pour celles non essentielles mais cette estimation inclut le rattrapage de la "surutilisation".

Pour estimer les temps de rattrapage, nous avons utilisé un scénario dans lequel en moyenne 5% de capacité supplémentaire, en partie grâce à une efficacité accrue, pourrait être libérée par rapport à 2019. Le gain d’efficience éventuel consiste principalement à ne pas rattraper une partie du retard accumulé pour les prestations où la "surutilisation" est connue.

Il est clair que les conséquences de la pandémie se feront encore sentir au niveau des soins hospitaliers dans les années à venir.

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Contacts

Secrétariat Audit Hôpitaux

E-mail: audit.hopitaux@riziv-inami.fgov.be