print

L'INAMI donne aux médecins généralistes du feedback sur la prescription d'antibiotiques dans l'intérêt de la santé publique

12-07-2024

Les Belges prennent trop d'antibiotiques. Cette situation est néfaste pour la santé publique. En les sensibilisant, le service d’évaluation et de contrôle médicaux (SECM) de l’INAMI veut aider les médecins généralistes à prescrire moins d’antibiotiques sur la base des indicateurs approuvés par le Conseil national de promotion de la qualité.

Sur cette page :

L’utilisation d’antibiotiques en Belgique doit urgemment baisser

Les Belges consomment deux fois plus d'antibiotiques par habitant que les Néerlandais. En termes de pratique de prescription, la Belgique se situe depuis plusieurs années au-dessus de la moyenne européenne, malgré les sensibilisations répétées de la Commission belge de coordination de la politique antibiotique (BAPCOC), du SPF Santé publique et de l'INAMI. Les connaissances scientifiques et la bonne volonté ne suffisent manifestement pas à inverser la tendance. Il est donc grand temps de réduire l'utilisation des antibiotiques afin d'enrayer la résistance à ceux-ci et les infections nosocomiales qui y sont associées. Même la Cour des comptes a invité les administrations de santé belges à prendre des mesures supplémentaires dans l'intérêt de la santé publique.

Des indicateurs du CNPQ concernant les antibiotiques

Les médecins généralistes sont certes de plus en plus conscientisés et disposés à prescrire moins d'antibiotiques, mais ce n'est pas facile d'y parvenir dans la pratique. Le secteur a besoin de soutien et de directives claires. Les indicateurs du Conseil national de promotion de la qualité (CNPQ) et la sensibilisation par le Service d’évaluation et de contrôle médicaux (SECM) de l’INAMI apportent des éclaircissements et soutiennent les médecins généralistes.

Le CNPQ a approuvé 3 indicateurs concernant les antibiotiques en tant que ligne directrice pour les médecins généralistes. Ils sont scientifiquement fondés et ont été approuvés à l'unanimité par les représentants des universités, des associations médicales scientifiques, des médecins généralistes agréés, des médecins spécialistes et des mutualités, après une large consultation sur le terrain. Les indicateurs n'ont donc en aucun cas été établis à la légère.

Le CNPQ a dû prendre en compte la traçabilité du respect des indicateurs par le biais des données de facturation ou de prescription. Définir un indicateur qui ne peut pas être suivi par la suite n'aurait aucun sens, surtout pour les dispensateurs de soins eux-mêmes. De ce fait, certains indicateurs s'avèrent plus complexes que ce  à quoi l'on aurait logiquement pu s’attendre.

Le SECM de l’INAMI soutient les médecins généralistes dans l’adaptation de leur comportement de prescription

Tenant compte de cette complexité, le SECM de l'INAMI a entrepris plusieurs actions pour soutenir les médecins généralistes.

Dès la publication des indicateurs au Moniteur belge en décembre 2023, le SECM a informé tous les médecins généralistes par courrier sur ces indicateurs et leur importance pour la santé publique.

La semaine dernière, le SECM de l'INAMI a envoyé un courrier de sensibilisation aux médecins généralistes ayant prescrit au moins un antibiotique remboursé par l'assurance soins de santé au cours des 5 années précédentes, avant la publication des indicateurs. Les médecins généralistes y recevaient du feedback sur leur comportement de prescription au cours des 5 dernières années, ainsi que sur celui de l’ensemble des médecins généralistes. Ils ne doivent pas motiver un éventuel dépassement des indicateurs, car ceux-ci n’étaient pas encore en vigueur. Les médecins généralistes n’ont en effet pas encore  pu adapter leur comportement de prescription par rapport aux indicateurs avant l'envoi de ce courrier. Grâce à ce feedback sur leur comportement de prescription, ils peuvent désormais se situer par rapport aux indicateurs et aux autres médecins généralistes et ajuster leur comportement de prescription si nécessaire.

Ce deuxième courrier de sensibilisation a été envoyé à 25.000 dispensateurs de soins avec un numéro INAMI de médecin et ayant prescrit au moins un antibiotique au cours des 5 années précédentes. Parmi eux, seuls 13.000 médecins ont un taux d'activité pertinent. Les autres médecins ne sont que des prescripteurs occasionnels. Sur l'ensemble des médecins contactés, 80 nous ont adressé une réponse à ce jour. Dans les prochaines semaines, le SECM de l'INAMI répondra individuellement à tous les arguments rationnels, en concertation avec le CNPQ. Une FAQ sera également publiée sur le site web de l'INAMI.

L’INAMI tâche d’accroître l’implication des dispensateurs de soins de différentes manières, notamment avec le feedback sur leur comportement de prescription et de facturation. Dans un avenir proche, cela sera plus systématique et dynamique.

C’est pourquoi le SECM de l'INAMI évaluera annuellement le respect des indicateurs, au plus tôt un an après l'envoi du courrier de feedback individuel. Si le seuil de responsabilité est dépassé, le SECM pourra demander au médecin de se justifier.

Comme l’indique le terme « indicateur », il ne s’agit pas d’une norme absolue. Le Dr Philip Tavernier, médecin-directeur général du SECM de l’INAMI, nuance : « il est bien entendu possible de se justifier en cas de dépassement du seuil. Ceci est d'ailleurs explicitement mentionné dans notre courrier de sensibilisation. Les indicateurs permettent aux médecins de justifier leurs écarts éventuels en tenant compte de leur situation spécifique et seulement si l'INAMI le leur demande. Ainsi, un écart par rapport à un indicateur n'entraîne PAS automatiquement une sanction ».

Concrètement, cela signifie que d’éventuelles sanctions ne pourront être imposées qu’une fois l’ensemble du processus d’évaluation terminé (au plus tôt en juillet 2025) et après le temps nécessaire au processus de responsabilisation.

Plus d’informations sur :

Contacts

Press contact

Tel: +32(0)2 739 72 06

E-mail: communication@nihdi.fgov.be