5  Le questionnaire en ligne

Les résultats illustrent les conclusions les plus pertinentes des trois questionnaires. Les réponses complètes aux questionnaires sont reprises en annexe.

Les questions que nous présentons ici constituent différents indicateurs de la qualité des soins autour de l’accouchement. Celles-ci sont d’abord présentées puis couplées à la capacité des hôpitaux de garantir un délai de 15 à 30 minutes entre la décision de pratiquer une césarienne secondaire et le moment de l’incision et à la taille de la population de la maternité que nous déterminons en utilisant les données fédérales (pour l’année 2019).

Nous utilisons la subdivision des indicateurs de qualité du Vlaams instituut voor Kwaliteit van zorg.1 Cette subdivision compte trois principales catégories d’indicateurs.

Les indicateurs structurels contiennent des informations sur l’organisation et les circonstances dans lesquelles les soins sont dispensés. Il peut s’agir, par exemple, de savoir si le personnel a reçu la formation nécessaire ou si l’hôpital dispose d’un nombre suffisant d’équipements nécessaires. Nous utilisons des indicateurs structurels tels que la taille des maternités et la présence de différents types de personnel et d’infrastructures de santé.

Les indicateurs de processus sont des statistiques sur le processus de soins. Par exemple, un pourcentage dans lequel une certaine procédure est suivie. Les indicateurs de processus comprennent les raisons de la césarienne, le délai décision-incision, le processus entourant l’antibioprophylaxie et le consentement éclairé.

Les indicateurs de résultat sont des chiffres indicatifs du résultat des soins au niveau de la patiente. Aucun indicateur de résultat n’a été retenu qui puisse être déterminé objectivement au niveau de l’Audit des Hôpitaux.

5.1 Indicateurs structurels

5.1.1 Présence de prestataires de soins pendant la nuit

Le questionnaire portait sur la présence de différents prestataires de soins pendant la nuit, le week-end et les vacances. Les réponses des hôpitaux pour ces 3 situations sont souvent similaires. Il est donc peu utile d’examiner ces trois situations en détail. C’est pourquoi, ci-dessous, nous avons travaillé sur la base de la présence de prestataires de soins pendant la nuit.

Note

est représenté par un signal, une couleur ou une couleur plus vive.

Figure 5.1: Nombre d’hôpitaux où un anesthésiste est présent intramuros 24 heures sur 24.

La Figure 5.2 montre la corrélation entre la présence d’un anesthésiste dans l’hôpital pendant la nuit et la réponse à la question de savoir si l’hôpital est capable de réaliser une césarienne secondaire dans les 15 minutes. Les résultats suggèrent que la présence d’un anesthésiste est une condition préalable au fait de pouvoir débuter une césarienne secondaire dans les 15 minutes.

Figure 5.2: Proportion d’hôpitaux où un anesthésiste est présent dans l’hôpital pendant la nuit et la capacité de réaliser une césarienne secondaire dans les 15 minutes.

5.1.1.1 Présence d’un gynécologue

La Figure 5.3 montre la réponse à la question de savoir où se trouve le gynécologue de garde pendant les différentes périodes. Une grande partie des gynécologues ne sont pas présents intramuros, sauf en journée pendant la semaine.

Figure 5.3: Nombre d’hôpitaux où un gynécologue est présent intramuros 24 heures sur 24.

La Figure 5.4 montre la réponse des hôpitaux à la question de savoir si un gynécologue est présent dans l’hôpital pendant la nuit. Nous constatons ici qu’un nombre relativement plus élevé d’hôpitaux disposant d’un gynécologue au sein de l’hôpital sont toujours en mesure de pratiquer une césarienne secondaire dans les 15 minutes. Cependant, l’endroit exact où se trouve le gynécologue semble être moins important que l’endroit exact où se trouve l’anesthésiste.

Figure 5.4: Proportion d’hôpitaux où un gynécologue est présent dans l’hôpital pendant la nuit et la capacité de réaliser une césarienne secondaire dans les 15 minutes.

5.1.2 Taille de la maternité

La Figure 5.5 montre le nombre d’accouchements en 2019 par hôpital. représenté en vert.

Figure 5.5: Nombre d’accouchements par hôpital en 2019, classés par ordre ascendant.

La Figure 5.6 montre le nombre d’accouchements en 2019 en fonction de la réponse des hôpitaux concernant leur capacité de débuter une césarienne secondaire dans les 15 minutes. Il semble que la taille de la maternité montre une corrélation positive avec la possibilité de pratiquer une césarienne secondaire plus rapidement. Cependant, certains hôpitaux qui pratiquent un nombre relativement élevé de césariennes et indiquent néanmoins qu’ils ne sont pas en mesure de débuter une césarienne secondaire dans les 15 minutes.

Une ligne de tendance est représentée par une courbe de Loess. À cette fin, nous supposons que les étapes entre les différentes options de réponse sont approximativement les mêmes.

Figure 5.6: Nombre d’accouchements en 2019 par réponse à la question de savoir si un hôpital peut débuter une césarienne secondaire dans les 15 minutes.

La Figure 5.7 montre que la taille de la maternité est corrélée à la présence d’un anesthésiste.

Figure 5.7: Nombre d’accouchements en 2019 par réponse à la question de savoir si un anesthésiste est présent dans l’hôpital 24 heures sur 24.

La Figure 5.7 montre la même chose que ci-dessus, mais aussi que la taille de la maternité est corrélée à la présence d’un gynécologue la nuit pendant la semaine.

Figure 5.8: Nombre d’accouchements en 2019 par réponse à la question de savoir si un gynécologue est présent la nuit les jours de semaine.

5.2 Indicateurs de processus

5.2.1 Raison de la césarienne

Cette procédure est indiquée si un accouchement par voie vaginale n’est pas possible. Les raisons mentionnées dans le rapport SPE 2019 sont les suivantes :

• Césarienne itérative : une césarienne pratiquée chez une femme en raison d’une césarienne antérieure dans les antécédents médicaux. • Disproportion fœto-pelvienne : disproportion cliniquement significative entre le fœtus et le bassin maternel au moment de l’accouchement. • Malposition : toutes les présentations du fœtus autres que céphaliques2 à l’accouchement. • Souffrance fœtale : tous les signes cliniques d’une éventuelle pathologie fœtale détectés par le suivi fœtal. • Pathologie maternelle : toute pathologie liée à la mère, telle que la pré-éclampsie ou le diabète (gestationnel). • Pathologie placentaire : toute pathologie liée au placenta et au cordon ombilical, comme le prolapsus du cordon ombilical ou le décollement placentaire.

La Figure 5.9 montre les différentes raisons maternelles qui peuvent conduire à une césarienne. Sur l’axe horizontal, 1 indique que ce n’est jamais une raison et 5 que c’est toujours un facteur qui influence la décision. Les grossesses multiples et les antécédents de césariennes sont des raisons particulièrement importantes d’opter pour une césarienne.

Question Réponse

La peur de la mère joue parfois un rôle, tandis que l’indice de masse corporelle (IMC) et l’âge ne sont jamais un motif de césarienne dans un grand nombre d’hôpitaux.

Figure 5.9: Quelles caractéristiques maternelles pourraient influencer la méthode d’accouchement et conduire à une césarienne programmée ?

La Figure 5.10 montre l’« estimation du poids fœtal » (EPF). La subdivision suivante a été effectuée :

  • EPF : une EPF inférieure au 10e percentile sans signes de souffrance fœtale.
  • EPF > 4,5 kg (diabète) : une EPF de plus de 4,5 kg et un contexte de diabète.
  • EPF > 5 kg (sans de diabète) : une EPF de plus de 5 kg et sans contexte de diabète.

Ces deux dernières catégories en particulier peuvent inciter de nombreux hôpitaux à opter pour une césarienne.

Question Réponse

Figure 5.10: Quelles caractéristiques fœtales pourraient influencer la méthode d’accouchement et conduire à une césarienne programmée ?

5.2.2 Délai décision-incision dans la césarienne secondaire

Il y a deux questions concernant le délai décision-incision, à savoir si les hôpitaux se considèrent comme étant capables de débuter une césarienne secondaire dans les 15 ou 30 minutes suivant le moment où la décision est prise.

5.2.2.1 Réalisation d’une césarienne dans un délai de 30 minutes

La Figure 5.11 montre la proportion de réponses des hôpitaux qui se sentent capables de débuter une césarienne secondaire dans les 30 minutes suivant la prise de décision. La réponse à cette question montre qu’il n’y a qu’un nombre limité d’hôpitaux qui disent ne pas être en mesure de toujours débuter une césarienne secondaire dans les 30 minutes.

Figure 5.11: Nombre d’hôpitaux pouvant pratiquer une césarienne secondaire dans les 30 minutes (jamais - toujours).

5.2.2.2 Réalisation d’une césarienne dans un délai de 15 minutes

La Figure 5.12 montre la même chose que la Figure 5.11, mais avec la possibilité de débuter la césarienne secondaire dans les 15 minutes. Ici, les réponses sont davantage réparties entre les différentes options de réponse. Nous utiliserons cette question plus tard pour voir si une explication peut être trouvée pour les raisons pour lesquelles les hôpitaux disent qu’ils sont capables de le faire ou non.

Figure 5.12: Nombre d’hôpitaux pouvant pratiquer une césarienne secondaire dans les 15 minutes (jamais - toujours).

5.2.2.3 Méthode d’anesthésie

La Figure 5.13 montre que les différences entre les formes d’anesthésie utilisées pour l’anesthésie primaire par rapport à l’anesthésie secondaire sont principalement dues à l’utilisation de l’anesthésie péridurale et de l’anesthésie générale.

Question Réponse

Moins de rachianesthésie est utilisée dans la césarienne secondaire.

Figure 5.13: Quelles formes d’anesthésie sont utilisées pour une césarienne programmée à l’hôpital ?

5.2.3 Méthode d’antibioprophylaxie

La Figure 5.14 montre qu’environ 95 % des hôpitaux se basent sur une ligne directrice relative à l’antibioprophylaxie.

Figure 5.14: La pratique clinique concernant l’utilisation de l’antibioprophylaxie en cas de césarienne est-elle fondée sur des directives ?

La Figure 5.15 montre que les céphalosporines en dose unique de 2 grammes sont presque toujours utilisées dans la plupart des hôpitaux. Cependant, une partie des hôpitaux utilisent toujours un autre produit. Parfois, une dose de 1 gramme est utilisée et on constate que d’autres antibiotiques sont plus ou moins utilisés.

Question Réponse

Ce dernier point s’explique par le fait que les patientes peuvent être allergiques aux céphalosporines.

Figure 5.15: Quels sont les médicaments utilisés pour l’antibioprophylaxie dans les césariennes ?

La Figure 5.16 montre que dans la plupart des cas l’antibioprophylaxie est administrée dans les 60 minutes précédant l’incision. Plus tard dans le processus d’accouchement, nous trouvons le deuxième groupe le plus important, dans lequel les hôpitaux administrent des antibiotiques au moment de l’incision ou même plus tard dans le processus au moment du clampage du cordon ombilical. Seuls quelques hôpitaux disent administrer les antibiotiques à un moment différent.

Figure 5.16: À quel moment de la procédure l’antibioprophylaxie est-elle administrée ?

La Figure 5.17 montre que dans une grande partie des hôpitaux les informations pertinentes concernant les antibiotiques administrés sont enregistrées électroniquement. Dans un groupe restreint, mais substantiel, cela se fait uniquement sur papier.

Figure 5.17: La prescription, le type d’antibiotique, le dosage et le moment de l’administration sont-ils enregistrés électroniquement ?

5.2.4 Information de la patiente

La Figure 5.18 montre les différentes sources d’information utilisées pour informer les patientes sur la grossesse et l’accouchement.

Dans une grande partie des hôpitaux, les informations sur les complications des différentes méthodes d’accouchement ne sont données que lorsque cela s’avère nécessaire. Cette situation est frappante car la compréhension des complications des différentes options de traitement est un élément important du consentement éclairé selon la loi sur les droits du patient. Nous en reparlerons dans la discussion sur l’information des patientes.

Figure 5.18: Quelles informations l’hôpital met-il à la disposition des patientes dans le cadre du suivi de la grossesse et de l’accouchement.

5.3 Corrélation avec la proportion de césariennes

La Figure 5.19 montre qu’il n’y a pas de relation claire entre le délai décision-incision et la proportion de césariennes dans l’hôpital.

Figure 5.19: Proportion de césariennes en 2019 en fonction d’un délai décision-incision de 15 minutes et de la présence ou non d’un anesthésiste ou d’un gynécologue dans l’hôpital.

La Figure 5.20 montre qu’il n’y a pas de relation claire entre la présence d’un anesthésiste et la proportion de césariennes dans l’hôpital.

Figure 5.20: Proportion de césariennes en 2019 par rapport à la présence d’un anesthésiste et d’un gynécologue dans l’hôpital.

La Figure 5.21 montre qu’il n’y a pas de relation claire entre la présence d’un gynécologue et la proportion de césariennes dans l’hôpital.

Figure 5.21: Proportion de césariennes en 2019 par rapport à la présence d’un gynécologue à l’hôpital.


  1. Développer des indicateurs factuels de la qualité des soins en Flandre↩︎

  2. Position dans laquelle le fœtus se trouve en position longitudinale, avec la tête fléchie dans le bassin, et dans laquelle l’arrière de la tête est la partie avant pendant le travail (première partie engagée dans le canal vaginal).↩︎